Les fulguré·e·s
Téo Becher & Solal Israel
Une personne est dite fulgurée lorsqu’elle est frappée par la foudre, sans en mourir. À l’inverse, le terme ‘foudroiement’ implique la mort, généralement sur le coup.
Le 2 septembre 2017, un groupe d’une quinzaine de personnes fut frappé par la foudre lors d’un festival à Azerailles en Meurthe-et-Moselle.
Elles furent toutes fulgurées et firent face à des séquelles très diverses, allant de paralysies temporaires ou pertes de mémoire à des troubles du sommeil ou même la capacité surprenante à exécuter des calculs mathématiques complexes en un temps très rapide.
Nous avons rencontré ces personnes, en leur proposant de réaliser un portrait, puis de photographier un détail de l’endroit où la foudre a frappé leur corps et enfin un objet important en relation à cet événement.
Nous photographions avec un seul appareil photo, construisant ainsi chaque image ensemble. Nous travaillons avec deux chambres techniques 4×5” et 8×10”.
Nous considérons notre travail comme « documentaire poétique » : traiter un sujet très ancré dans le réel, mais avec une démarche artistique, venant appuyer notre propos.
Ainsi, travailler avec des films périmés, les développer nous-même ou encore utiliser du papier négatif couleur directement dans l’appareil, nous permet d’aborder le sujet avec un degré d’expérimentation. Cette démarche nous rend vulnérables à certaines altérations voire erreurs photographiques qui viennent dialoguer avec les différents troubles neuronaux que certain·e·s fulguré·e·s ont pu subir