• Axelle DE RUSSÉ

La nuit la plus longue

Au Nord du monde, à seulement 1000 km du pôle, se trouve la petite ville de Longyearbyen, la plus septentrionale de la planète. Peuplée d’aventuriers, mineurs, scientifiques elle est plongée chaque année dans le noir complet pendant presque 4 mois. C’est de ce fait là que des êtres humains vivent le plus longtemps dans l’obscurité. C’est aussi là que le réchauffement climatique est le plus important au monde. D’après l’Institut polaire norvégien, Longyearbyen a connu 109 mois consécutifs de températures supérieures à la normale. (fev 2019). Et la ville se réchauffe 6 fois plus que partout ailleurs. Mais qui sont ces femmes et hommes de l’extrême, qui ont fait le choix de vivre au cœur de la nuit la plus longue, au cœur de l’arctique.

Le travail présenté ici est un allégorie et l’obscurité des images vise à exprimer l’évanescence de ce monde en danger. En utilisant les codes inversés des images habituellement montrées de l’Arctique, un monde blanc et lumineux, j’ai cherché à exprimer un sentiment de perdition. Au delà de la démarche esthétique, c’est de la capacité d’adaptation de l’homme face aux climats extrêmes, à l’isolement et à la catastrophe écologique annoncée dont il s’agit ici.

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Axelle DE RUSSÉ

Photographe indépendante depuis 2005, elle travaille sur des projets documentaires au long cours. En 2008, son travail sur le retour des concubines en Chine reçoit le prix Canon de la femme photojournaliste au festival « Visa pour l’image » de Perpignan. En 2015, grâce au soutien du CNAP (Centre National des Arts Plastiques), elle suit le quotidien de femmes victimes de violences sexuelles dans l’armée française. En 2019 elle obtient la bourse “Pierre et Alexandra Boulat” pour son reportage sur la réinsertion des femmes après la prison en France. Depuis 2016, elle mène un projet sur le réchauffement climatique en arctique, pour lequel elle est soutenue par la SCAM. (brouillon d’un rêve). Pour Axelle, la photographie est un engagement, tant dans son contenu que par sa diffusion. Ses clichés sont exposés dans des festivals ou expositions, mais également diffusés sous forme d’ateliers pédagogiques dans les écoles (Seine Saint-Denis).