• Patrick COCKPIT

Figures oubliées de la résistance féministe à l’orée du XXème siècle

Les quatorze images présentées ici n’existent pas.
Tout est faux.

Les quatorze images présentées ici ont été retrouvées au grenier, par hasard.
Tout est vrai.

La photographie est mensonge et vérité. Au dix-neuvième siècle, quand la technique du collodion fait son apparition, elle sert d’abord de compte-rendu. On parlerait aujourd’hui de photojournalisme. Les cadavres de Gettysburg saisis par Timothy O’Sullivan ou le champ de boulets transfiguré par Roger Fenton en Crimée en sont l’illustration la plus frappante, tout en soulevant déjà le concept d’intention… et de manipulation. Les choses se compliquent encore avec les premiers portraits. Très vite, la notion de décor prend son importance. Mais que faire des images neutres, sans autre indication historique que les vêtements, les coiffures, les attitudes des personnes représentées ? Comment identifier l’époque, l’année, le lieu, la véracité de ce que les photographes choisissent de montrer ?

C’est le sujet de Figures oubliées de la résistance féministe à l’orée du vingtième siècle. Entretenir le doute, forcer celles et ceux qui regardent à s’interroger sur l’origine de ce qu’on leur présente. À l’ère d’Internet et de Photoshop, quand littéralement tout est douteux, où est la vérité ? Comment la distinguer ? Où se situe la frontière entre fiction et réel ?

Les collodions présentés ici ont été réalisés à la chambre grand format. Les plaques aluminisées sont des positifs directs, uniques, exposables en l’état. Leur grande fragilité et leur mauvaise conservation impliquent un éclairage tamisé.

hanslucas.com/pcockpit

Patrick COCKPIT

La quarantaine attaquée, Patrick Cockpit travaille sur la représentation photographique de l’attente, du silence et de l’invisible. Adepte des images droites et carrées, il cultive sa schizophrénie en montant divers projets sur le totalitarisme et sa mise en spectacle, ou plus prosaïquement sur le portrait féministe, punk et décalé. Il est membre du studio Hans Lucas et travaille essentiellement comme portraitiste pour la presse, l’institutionnel et différentes maisons d’édition.