TOTEM(S)
La prostitution s’est installée massivement dans les forêts d’Ile de France. Et ce, depuis 2003, date de la première loi interdisant le racolage sur la voie publique. Loi modifiée en 2016, pénalisant ensuite le client. Pour signaler leur présence, les prostitué.e.s, femmes, travestis, transgenres, et des hommes pour moins de 10%, accrochent dans les arbres, des sacs plastiques, parfois d’autres objets, des TOTEM(s).
Ils/Elles sont d’origines des pays de l’Est, d’Amérique du Sud ou d’Afrique, mais également d’ancien.nes des trottoirs Parisiens. Travaillant dans des conditions misérables, par tous les temps, ils/elles créent des œuvres plastiques, brutes, primitives, sans le savoir, d’une grande créativité, proche de l’abstraction parfois.
Pour Philippe Fourcade, cette série représente une allégorie de la décadence de notre société. Pour les clients, comme pour les prostitué.e.s, c’est le retour aux premiers temps. Aux temps premiers, d’avant Homo Sapiens. Il a souhaité rendre un hommage à ces forçats du sexe. Par respect pour elles.eux, pour leur sécurité surtout, il s’est abstenu de photographier leurs portraits. Ce fut une contrainte, d’abord, puis une chance par la suite. Il a donc travaillé sur le hors-champ. Suggérer plutôt que montrer. Car il est adepte du « Less is more ».