Les deux labyrinthes
Tout en ayant un profond respect pour les traditions classiques de la photographique, je pense qu’il est indispensable de remettre en perspective celles-ci.
« Les Deux Labyrinthes » aborde ce qui en est sa plus flagrante légende : le paysage et sa représentation. Le paysage, sujet par excellence romantique, s’articule le plus souvent sous l’angle du contemplatif et du vertigineux, étymologiquement ; un paysage est un agencement des traits, des caractères, des formes d’un espace limité. C’est une portion de l’espace, représenté ou observé, soumis à un point de vue.
Mais il est à considérer avant tout tel un système, juste théorème du temps et de l’espace, du flux et du croisement, de frontière et de métissage.
Par le biais de cette série je prends le partie pris de me positionner « en conflit » envers celui-ci, tant comme vision que comme production de l’espace, et en dépit de son apparente évidence, j’estime qu’il peut être mis en perspective et ainsi réinventé.
Pour se faire il s’agit, avec humilité, de me positionner par une approche structuraliste sous les spectres de l’exploration, de l’analyse et de l’expérimentation de cette production du visible.
Faire l’expérience du paysage, c’est le pratiquer, le mettre en contradiction, créant de sorte une vision périphérique. Le visible s’affirme alors par la déconstruction, l’altération. Sans se détacher de la fonction primaire d’une image ; soit montrer, cette série élabore des créature hybrides et chimériques, images d’images, représentations de représentation, résonances d’échos multiples.
Entre images fantasmées, suspendues entre documentation et fiction, entre expérience visuelle à l’absurdité flottante et à l’ironie métaphorique ; le réel glisse de l’évidence à l’abstraction, du plein au vide, du simulacre à la simulation ; et le visible ainsi en mutation devient minimaliste, fantomatique, un vide labyrinthique, une fiction.