• Odile MEYLAN

Olivier Longchamp

Photographe professionnelle depuis bientôt vingt ans, Odile Meylan a grandi dans une ferme du « Gros-de-Vaud », région agricole de l’Ouest de la Suisse. De cette enfance, puis adolescence, de fille de paysan, elle a gardé un héritage contrasté. D’un côté, des souvenirs très forts, le chant des hirondelles dans la grange, le parfum des montagnes de pommes, et le soleil sur les blés. Mais de l’autre, la gêne, la honte presque, de n’être qu’une fille de paysan, de sentir l’étable, et d’arriver à l’école avec les bottes crottées.

Pour se réapproprier et, quelque part, se réconcilier avec cette identité, et ces racines, Odile a décidé de tourner son objectif sensible vers quelqu’un qui a toujours été là, dans le paysage. Un personnage à la fois évident et distant. Pourtant, la Rustériaz, sa ferme, n’est qu’à quelques centaines de mètres de la Côte, la ferme des Meylan. Mais jamais Odile n’avais pris le temps, ou simplement eu l’occasion, de passer du temps avec lui, de le regarder faire. Durant une année, elle a rattrapé le temps perdu. Au fil des saisons, qui pour un paysan sont bien plus que des prétextes à changer de garde-robe, elle l’a accompagné, avec ses vaches et ses chats.

Il s’appelle Olivier Longchamp, la cinquantaine, il est agriculteur et maréchal ferrant. Ses mains disent le labeur dans chacun de leur repli. Il parle peu, se plaint encore moins, et il aime rire. Avec son accent à couper à la faux, il appelle un chat un chat, il aime ses bêtes, et il les mène à l’abattoir. Comme le faisait le père d’Odile. Comme le font les humains depuis dix mille ans.

www.odilemeylan.ch

Odile MEYLAN

Née à Lausanne (Suisse) en 1972, Odile Meylan grandit dans une petit village de campagne, dans une famille paysanne. Elle devient d’abord institutrice mais, très vite, une envie d’aller plus loin l’attire. Elle pose ses craies, saisit son sac à dos et part faire le tour du monde. De retour en Suisse, elle achète son premier boîtier reflex et se lance dans la photographie. Autodidacte et passionnée, elle suit des cours du soir, travaille comme assistante de divers photographes et part se perfectionner quelques mois à l’International Center of Photography (ICP) de New York.

En 2002, Odile est engagée par le quotidien vaudois 24 Heures. Pour ce journal, elle réalise des milliers de clichés, sur tous les sujets. Parallèlement, elle multiplie les collaborations, effectuant des reportages aux quatre coins du monde pour les ONG Medair et Terre des Hommes.

En 2017, elle rejoint la galerie online Manétiz.