A toute épreuve.

S’articulant autour de la question du corps contraint, du corps social et de la norme, Ida Jakobs a d’abord travaillé dans l’espace confiné d’une chambre de maison de retraite avec des femmes de trois générations et produit la série La Vie devant soi (exposée à ManifestO en 2015).

Elle réalise par ailleurs un documentaire intime sur un homme schizophrène paranoïaque depuis 2013 à Londres, Mon Oncle d’Angleterre et a travaillé à Niort avec une trentaine d’enfants souffrant de troubles psychiques, produisant Figures de proue (exposées au CP de Seysses en mai 2022).

Elle questionne aujourd’hui la féminité, avec Méduses (projetées au Quai des Savoirs en septembre 2021). En résidence au Théâtre des Quartiers d’Ivry sur la saison 20-21, elle y a mené un travail de territoire auprès des habitants intitulé Mes pieds sur terre, cet asile. Artiste investie dans les questions humanitaires et sociales, elle a co-refondé le Labo Sauvage à Toulouse, et souhaite développer les liens avec les zones rurales (elle a fondé à cet effet Le Studio Paradiso dans sa maison de famille en Ariège).

L’intervention d’Ida Jakobs, en milieu carcéral s’inscrit dans le prolongement de cette démarche artistique.Le travail a été mené en parallèle avec deux groupes d’hommes
et de femmes détenu-e-s, afin de confronter leurs regards sur la dialectique du corps : corps contraint / corps libre, corps meurtri / corps aimant, corps actif, puissant, agissant / corps démuni et mettre en perspective les notions de liberté et d’espace, de contrainte et de création, de lieux clos et d’horizons ouverts