• Jean-Jacques ADER

Cette suite de photographies résulte d’une déambulation que j’ai faite au Pays basque - Iparralde & Hegoalde - où le fronton de pelote demeure un des signes visuels symboliques du territoire. Directement inspiré du jeu de paume, les origines de la Pelote Basque se perdent dans le temps, mais la pratique de ce sport n’a jamais faibli dans le Sud-Ouest de la France et le Nord de l’Espagne.

Travaillant à la chambre grand format 4x5” pour ses fonctions descriptives et architecturales, j’ai voulu resituer ces monuments que sont devenus ces murs imposants ; à la fois aires de jeux scupturales et symboles de lien social. Parmi les paysages hétérogènes de ce pays, le fronton est l’archétype de la civilisation Basque, un repère autant visuel que social, il fabrique du commun en tissant un lien entre les générations.

Les frontons sont des murs amis, ils n’enferment pas, ils s’offrent. Ils ne séparent pas, ils rassemblent.

Me concentrant sur les frontons place libre, c’est à dire non couverts et libre d’accès, je les appréhende comme les motifs géographiques de la mémoire historique ; à la fois éléments d’un riche passé et d’un présent dynamique (la plupart sont joués régulièrement). Malgré des normes de construction règlementaires ils cultivent tous leurs différences, ils racontent une histoire et j’ai
tenté de faire leurs portraits.

Trônant fièrement aux côtés des églises ou des monuments aux morts, ils sont parfois la simple paroi partagée d’une habitation. Ils demeurent la trace visible de l’histoire et de la transmission d’une culture ancestrale, et, émergent, quand on ne les attend pas, des rues et places des villages comme autant d’instantanés d’un pays. C’est bien d’identité dont il est question ici.

Jean-Jacques ADER

Né à Toulouse, Jean-Jacques Ader est photographe-auteur indépendant depuis 2002.

Diplômé de l’école Nationale Supérieure de Photographie d’Arles et de Isdat Beaux- Arts de Toulouse il complète sa formation professionnelle à l’ETPA, école de photographie toulousaine.

Il reçoit en 2012 et 2017 des bourses de la DRAC.

Jean-Jacques Ader travaille majoritairement pour les institutions culturelles, la presse spécialisée et développe des projets personnels d’expositions tout en étant chroniqueur à L’oeil de la photographie.