• Margaret DEARING

Sous-sol 1 / Sous-sol 2 / Sous-sol 3

2019-21
Projet initié lors de la commande « Flux, une société en movement », CNAP, CRP, Diaphane

Version diaporama numérique sonore (33 photographies), 2021
Projection, 3 minutes 6 secondes
Photographies, bande sonore et montage : Margaret Dearing

Si l’urbanisme du quartier d’affaires sur dalle de Paris La-Défense atteste d’une pensée qui prône la planification, l’efficacité, la fluidité au service de l’économie mondialisée, l’expérience de sa partie souterraine où se concentrent les différents flux de circulation nous rappelle des imaginaires urbains plus inquiétants.

L’organisation des espaces sépare les publics, les usages, en fonction des statuts des personnes qui les traversent, évoquant des rapports de force inhérents à nos sociétés contemporaines.

Une berline en mouvement dans un parking se confronte au corps des usagers filtrés par les portillons du rer, à la saleté ou l’éclat d’un matériau dans une aire de livraison, à l’apparition d’un visage verdatre à travers les vitres teintées d’un taxi. Des cadres en costume, des employés, des travailleurs se croisent sans se rencontrer.

D’autres personnages, en situation de grande précarité, tentent de survivre dans les interstices du quartier, contraints par la misère. Si on se déplace dans ces lieux, les passages entre ombres et lumières laissent présager de mornes issues.

La bande sonore, réalisée à partir de prises de son directe dans des espaces souterrains, suggère les mouvements hors-champs des cadrages des photographies. Une tension se crée entre la fixité des images et les flux suggérés par le son, pour rendre compte d’une déambulation morne et solitaire.

Margaret DEARING

Née en 1979, Margaret Dearing vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy en 2001, puis de l’École Nationale Supérieure de la Photographie, à Arles, en 2004.

Ses ensembles de photographies se composent autour de questions liées à l’architecture, à l’urbanisme, au paysage. Elle s’intéresse à l’organisation des espaces et des circulations, aux relations formelles et temporelles entre espaces construits ou naturels, à la difficulté d’habiter un lieu.

Si les projets s’initient par l’observation et l’expérience de territoires, des rencontres avec des personnes qui y habitent ou travaillent nourrissent les projets.

Des portraits posés créent un écho à ces échanges.

Laissant une grande place au hors-champ, le travail de prise de vue et de mise en séquence des images est sous-tendu par l’idée de traduire une étendue, un flux, un continuum, en articulant espaces et présences.