• Nahia GARAT

Ailleurs intérieur

Durant deux ans, les périodes d’errances se multiplient dans de grandes métropoles contemporaines. Rythmé par la transe des marches nocturnes, un rituel photographique se met en place. Montréal, Paris, New York. De l’étouffant métro souterrain aux grands espaces extérieurs, les trois villes deviennent alors le décor d’étranges apparitions.

L’état émotionnel du passage dans les différents environnements dirige la prise de vue, instinctive et gestuelle. Influencée par ses visions d’agoraphobie, la mise au point se raccroche régulièrement aux murs des souterrains. Flou et décadré, l’humain devient créature, insaisissable.

De retour aux grands espaces urbains, les lumières artificielles font régulièrement surgir des éléments naturels surprenants. Petit à petit, le regard commence à s’arrêter. La ville aux lumières agressives jusqu’alors, devient mystérieuse et colorée.

L’écriture de cette série photographique se veut en mouvement, afin de retranscrire un voyage qui alterne violence, mélancolie et apaisement. Ici, l’humain ne fait que passer, même si chaque apparition raconte quelque chose, la lumière est le véritable sujet. Cette série photographique peut être diffusée sous forme d’expostion et de projection. La projection des Ailleurs Intérieur a vu le jour en 2019, au sein du collectif La Scolopendre.

La narration sonore et visuelle a été construite de façon simultanée, à trois musiciens et la photographe. De la sélection des images à l’improvisation de cycles musicaux dans un premiers temps, puis de la construction visuelle à la composition sonore, les deux médiums n’ont eu de cesse de se répondre entre eux, pour aboutir à cette narration immersive. La totalité de la projection est visible ici :
Travaux numériques réalisés à Montréal, Paris et New York City de 2016 à 2018.

Nahia GARAT

Dès 2010, Nahia Garat va à la rencontre de multiples photographes sur Bordeaux et au Pays basque durant un an et demi. Assistante dans divers domaines tels que la presse, le studio, le laboratoire numérique et argentique, sa rencontre avec Jean-Luc Chapin sera décisive dans sa façon d’appréhender la photographie d’auteur. Dès 2012 elle conforte sa formation durant deux ans à l’école de photographie toulousaine, l’ETPA.

Dirigée par une démarche introspective, elle arpente des sujets tels que la rencontre, le rapport au territoire, l’enfance et la nuit. Sa photographie est portée par un jeu de confrontation par l’action qu’elle crée, mettant en avant le sens de l’image plutôt que sa valeur esthétique. Son écriture se développe tout d’abord en noir et blanc dans une approche classique, puis bascule ensuite vers des séries couleur bien plus instinctives et gestuelles.

Photographe indépendante, Nahia vit au Pays basque et travaille en Nouvelle-Aquitaine.